résidence d’architecture
« programmation active en Finistère »
combrit sainte-marine (29)
équipe : socle mandataire (architecture & concertation) – matrice invité sur 3 jours – première semaine de résidence (17, 18 et 19 mars.22)
Pour la première semaine de résidence consacrée à Faire connaissance, l’atelier socle a invité matrice, bâtisse de paysage et Lucas Gevers, paysagiste-concepteur, afin de nourrir l’approche du territoire par le regard du paysagiste. Trois jours ont été dédiés :
Jeudi 17 mars, matin : Grand Paysage, Le « Grand Tour »
Nous partons à la reconnaissance des séquences paysagères et des essences locales. L’objectif : s’immerger dans la carte (lecture cinétique des paysages par le relief, les différents sols, les odeurs, les variations de lumière, …) Traversée par le bois de Roscouré, le chemin côtier, le bourg de Sainte Marine, l’allée cavalière et le bourg de Combrit.

Jeudi 17 mars : après-midi : Les paysages quotidiens du centre-bourg
Prise de mesure des espaces « marchables » du bourg et de ses abords avec les responsables du service espaces verts de la ville qui ont pu nous nous raconter les enjeux autour de leur transition dans leur mode de gestion des espaces verts.

La commune de Combrit Sainte-Marine nous a été présentée à plusieurs reprises comme étant bicéphale, partagée entre la terre et la mer, entre deux bourgs et pourtant… En premier lieu, si le bourg de Combrit a une coloration rurale et celui de Sainte-Marine une teinte portuaire, nous avons découvert que le Haut-combrit pourrait aussi être considéré comme une entité en tant que telle, connectée directement aux villes de Pont-l’abbé et Quimper, évoluant dans un espace cultivé en transformation. Cela dit, un deuxième point que nous soumettons au débat est ressorti par l’arpentage du territoire à vélo, à pieds, en paddle ou en courant : les paysagistes ont révélé un lien fort unissant l’ensemble de la commune, un lien bien plus grand que l’humain, celui de l’estran, de la rencontre des rivières et de la mer, découpant l’important linéaire de cote à Combrit Sainte-Marine. Ce paysage de l’estran, il n’y a qu’à le suivre pour découvrir la multitude des entités paysagères dont est constituée la commune : de la forêt humide dite bretonne, à un bois éclairé, aux clairières, au bocage, du polder jusqu’à la côte rocheuse, l’entièreté du trait de cote est un abri incomparable pour la biodiversité, où chaque espèce peut y trouver sa place pour nidifier, se reproduire, s’installer, migrer. Et si l’identité combritoise portait en elle une intensité relevant de la pluralité des paysages qui la composent, infusant sa complexité et sa diversité dans les liens qui s’établissent entre les humains et avec le milieu qu’ils habitent ?
Samedi 19 mars : Balade contée…
Nous avons marché à Combrit, à la découverte des paysages de l’estran, du bois de Roscouré, du bocage et de l’entrée de bourg. Nous avions jalonné la balade par 10 moments d’attention sur les éléments patrimoniaux et paysagers, nous a appris à regarder ce qui nous entoure, comprendre les subtilités de la flore locale et de la faune aquatique notamment.
Suivez-nous, nous vous emmenons dans les pas des marcheurs combritois…
Départ de la maison Liberman, direction impasse Michaud
1- arrêt à la fontaine de Kervegan, un ancien lavoir entretenu par l’association Mein Ha Dour, penchez-vous au-dessus de l’eau, vous y verrez quelques tritons!
2- passage à Guet à l’anse du Reluet, lieu d’interface entre deux milieux, deux rivières
3- point d’interface entre l’anse du Reluet et l’anse de Combrit dans une topographie particulière qui permet d’embrasser en un regard les versants d’en face. le paysage est ouvert et composé de plusieurs essences de feuillus et de conifères ; on reconnaît la typologie de forêt bretonne intérieure
4- passage de l’estran au bocage à travers les clairières gérées par le conservatoire du littoral
5- arrêt auprès de la fontaine de Roscouré, on nous raconte que certains hivers elle a été à sec, cette année il y a de l’eau !
6- on s’arrête pour observer les murets de pierres sèches dans les chemins creux, figures particulières du bocage breton, on le trouve aussi en centre bourg de Combrit ; cependant ici on s’attarde sur le support de biodiversité qu’ils constituent avec la présence de mousse, la pousse de fougères et l’abri qu’ils proposent aux lézards en été
7- nous passons dans un espace dégagé, au bord d’un ruisseau, les arbres ont été coupés il y a 2 ou 3 ans par l’ONF. aujourd’hui le paysage se régénère et l’on peut observer la première phase de constitution d’une forêt : la pousse de couvre-sols ronciers ; dans quelques années les premiers arbres perceront ce tapis de ronces, leur faisant ensuite de l’ombre et laissant la place à un sous-bois humide
8- au stang l’on passe du bois au jardin domestiqué tout en douceur, toujours guidés par les murets de pierre sèche, le traitement des limites de propriété est souple, agrémenté de quelques espèces ornementales il s’inscrit dans la continuité du paysage de forêt et fait une transition douce avec le retour dans le bourg
9- au passage à l’angle de la rue du cosquer, admirez le chêne remarquable qui se situe sur une parcelle en angle où la végétation est protégée et le sol nourri pour que les arbres renforcent leurs racines, abîmées par quelques années de parking sauvage
10- arrivée dans le jardin de l’ancienne école saint-joseph pour partager un repas sur les tables de pique nique !
