matrice, c’est quoi ?



D’abord un sol, sur lequel nous sommes jetés. Un sous-sol pour nous soutenir et un ciel pour nous hisser. Être d’abord une oreille : une écoute attentive au(x) vivant(s) : aux galeries creusées avec obstination par les lombrics, au chuchotement secret des feuilles entre elles, au signal chimique de l’herbe fraîchement coupée, au ballon de football qui roule, roule et roule encore suivi par l’enfant hilare qui le course à toute vitesse. Le vivant qui est partout et nous constitue. Le paysage et ses êtres animés discutent, entre eux, souvent d’un langage inconnu de notre alphabet. Trouver la bonne fréquence. A qui ne désire pas les entendre, ils restent muets. A qui désire les entendre, le projet de paysage peut commencer alors, à pas feutrés.
manifeste !
Chaque projet étant unique, l’atelier a à coeur de proposer des réponses qui se veulent locales et ajustées, sur mesure et in-situ.
Puisque le temps du projet dépasse l’échelle de nos vies, les enjeux climatiques et écologiques sont intégrés dans la réflexion et l’impact des aménagements interrogés dans un souci de durabilité et de résilience.
L’atelier matrice opère dans le secteur quart nord-ouest, entre la Bretagne et la Vendée.
L’atelier souhaite maintenir un cap tenant en quelques grands principes :
– précieux existants : déceler et comprendre les usages formels et informels des lieux, établir les passerelles entre les vivants, donner à voir la richesse de nos milieux de vie ;
– l’heure n’est plus à l’abondance : utiliser avec parcimonie les ressources de notre planète, user du réemploi, transformer pour recréer, s’interroger sur la nécessité d’aménager ou pas ;
– patience : ne pas vouloir exiger tout, tout de suite, et les dynamiques du vivant s’inscrivent dans le temps long.
Le paysage et ses espaces sensibles
Le savoir-faire du paysagiste oscille entre une double origine qui le qualifie : un pied dans l’art, un pied dans l’ingénierie.
Le paysage est matériel, puisqu’il convoque les sens (regard, odorat, ouïe, toucher) : il possède sa propre consistance, sa propre réalité. D’autre part, il est également immatériel, il est regard porté par une personne, et donc empreint de subjectivité.
Dès lors, comment faire pour que le paysage soit perçu comme bien public, un bien commun ?
Notre intervention en tant qu’aménageur ambitionne de s’extraire de la standardisation des paysages.
Comment fait-on pour protéger les communs ?
Comment amener une vision poétique de la transformation de nos espaces de vie : comment traduire ce qui est non-rationnel ?
Comment informer et sensibiliser le public sur les transformations profondes en cours de nos paysages, ceux de l’après pétrole, afin de s’y adapter ?







